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Comment la sélection belge veut gagner le championnat du monde face à Pogačar ?

La Belgique mise sur Evenepoel et Van Aert pour contrer Pogačar au Mondial 2025, avec stratégie collective et préparation minutieuse.

La domination de Tadej Pogačar lors du championnat du monde sur route élite de 2024, où il a écrasé la concurrence avec une échappée solitaire de 100 kilomètres, a laissé une impression indélébile sur le cyclisme mondial. Toutefois, Serge Pauwels, le nouveau sélectionneur national belge, estime que le Slovène n’est pas invincible. Alors que les préparatifs pour les championnats du monde 2025 au Rwanda battent leur plein, Pauwels se concentre déjà sur une stratégie visant à contrer celui qui est désormais la référence absolue.

La domination de Pogacar remise en question par les Belges

Lors d’une interview avec le journal Nieuwsblad, Pauwels a partagé son analyse sur la performance de Pogačar en 2024. Selon lui, malgré sa démonstration de force, le Slovène montrait des signes de fatigue dans les derniers tours. Une meilleure coordination des équipes rivales aurait pu changer la donne. « Toutes les grandes nations, y compris la nôtre, ont brûlé beaucoup de cartouches trop tôt », a-t-il déclaré. Il regrette que les Belges, ainsi que les Néerlandais et les Danois, n’aient pas collaboré pour maintenir un rythme élevé dans le peloton.

L’absence de Wout van Aert

Un autre facteur clé selon Pauwels : l’absence de Wout van Aert. Le Belge, blessé après une chute à la Vuelta 2024, n’a pas pu participer aux Mondiaux. Pauwels est convaincu que sa présence aurait pu faire basculer la course. « Sur un parcours exigeant comme celui de Zurich, Wout aurait pu tenir tête à Pogačar, tout comme [Mathieu] van der Poel l’a fait », a-t-il affirmé. Van Aert, un coureur polyvalent, reste un atout incontournable pour la Belgique. En tant que leader ou coureur protégé, il est capable de s’adapter à presque tous les types de parcours.

Une sélection belge riche mais délicate à gérer

Avec des coureurs comme Remco Evenepoel et Wout van Aert dans l’équipe, Pauwels dispose d’un effectif extrêmement compétitif. Cependant, la gestion des egos et des ambitions individuelles reste un défi majeur. Les souvenirs de l’échec collectif de 2021 à Louvain, où la Belgique a perdu ses chances à cause de luttes internes, restent encore frais. Pauwels est cependant confiant : « Je pense que c’est plus une bénédiction qu’une malédiction d’avoir autant de talents. Remco et Wout savent qu’ils peuvent être complémentaires. Grâce à la présence de Remco, Wout pourra courir de manière plus défensive, et la pression ne reposera pas sur une seule personne. »

Toutefois, Pauwels reconnaît qu’il est crucial de définir des rôles clairs. « Vous ne pouvez pas aller à une course avec cinq leaders. Cela complique trop la stratégie », a-t-il souligné. Selon lui, le succès dépendra d’une coordination parfaite entre les différents coureurs et de leur capacité à travailler ensemble.

Préparation pour le Rwanda

Les championnats du monde 2025 se tiendront sur un parcours montagneux au Rwanda, un terrain idéal pour un grimpeur de la trempe de Pogačar. Pauwels et son équipe préparent minutieusement cet événement. « 90 % du staff de soutien est déjà en place », a-t-il révélé. Pauwels a également rencontré de nombreux coureurs potentiels pour l’équipe, notamment Jasper Stuyven, Edward Theuns, et Thibau Nys, lors d’un récent camp d’entraînement en Espagne.

Le sélectionneur prévoit également de se rendre au Rwanda pour reconnaître le parcours et organiser les aspects logistiques, notamment l’hôtel de l’équipe. Cette visite sur le terrain lui permettra d’ajuster ses plans en fonction des spécificités du circuit, connu pour ses pentes raides et son climat tropical.

Remco Evenepoel, un atout de taille face à Poggi

Une autre question importante pour l’équipe belge est l’état de forme de Remco Evenepoel. Après un accident à l’entraînement en décembre dernier, Evenepoel a dû adapter son programme de reprise. Son entraîneur, Koen Pilgrim, a toutefois assuré à Pauwels que l’ancien champion du monde de 2022 sera prêt à revenir sur les routes au printemps.

Evenepoel, avec son explosivité et son endurance, sera un atout crucial pour la Belgique. Son rôle dans l’équipe sera particulièrement important, que ce soit pour épauler Van Aert ou pour tenter une offensive en solitaire, une spécialité dans laquelle il excelle.

Comment battre Pogačar ?

La question centrale pour Pauwels et ses homologues reste toutefois la même : comment rendre la course aussi difficile que possible pour Pogačar ? Selon le sélectionneur belge, il ne s’agit pas seulement d’exploiter les faiblesses potentielles du Slovène, mais aussi d’adopter une approche collective. Une stratégie bien coordonnée entre plusieurs nations, combinée à une gestion intelligente des efforts, pourrait être la clé pour le détrôner.

Pauwels conclut en affirmant que, bien qu’il soit impossible de garantir un succès face à un coureur de la trempe de Pogačar, une préparation minutieuse et une collaboration efficace au sein de l’équipe belge pourraient faire toute la différence.

Conclusion

Avec un mélange de talents exceptionnels, une stratégie axée sur la complémentarité et une préparation méticuleuse, la Belgique semble déterminée à relever le défi de battre Tadej Pogačar. Le parcours montagneux, la chaleur africaine et les ambitions des différentes nations promettent un spectacle mémorable. Mais une chose est sûre : pour la Belgique, tous les efforts seront concentrés sur un objectif clair – battre Pogačar et conquérir le maillot arc-en-ciel.