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Dopage : L’avis de Vingegaard sur l’usage du Monoxyde de Carbone

Jonas Vingegaard appelle à interdire l’usage du monoxyde de carbone, dénonçant son abus comme une forme de dopage.

Le dopage demeure un sujet brûlant dans le monde du cyclisme, et une nouvelle controverse se profile à l’horizon : l’usage du monoxyde de carbone (CO) comme outil d’optimisation des performances. Jonas Vingegaard, double vainqueur du Tour de France, a récemment exprimé son inquiétude quant à l’utilisation abusive de cette méthode par certains coureurs, appelant à une interdiction formelle par les instances internationales.

Usage du CO, une méthode controversée

Le monoxyde de carbone, un gaz hautement toxique, est au cœur d’un débat intense dans le milieu du cyclisme. Initialement utilisé à des fins médicales, notamment pour mesurer la diffusion de l’oxygène dans les poumons et évaluer la masse totale d’hémoglobine, il a été détourné par certains athlètes pour accroître artificiellement leurs capacités physiques.

Lors du dernier Tour de France, le site Escape Collective a révélé que plusieurs équipes avaient recours à cette méthode, soulevant des soupçons de dopage. L’inhalation répétée de faibles doses de monoxyde de carbone permettrait, selon certains experts, d’améliorer la performance sportive en augmentant la capacité d’absorption d’oxygène.

Jonas Vingegaard, qui s’est exprimé dans les colonnes du journal Le Monde, a détaillé les pratiques de son équipe, tout en dénonçant les dérives possibles. « Mon équipe utilise le monoxyde de carbone pour mesurer la masse sanguine et l’hémoglobine totale. Nous l’inhalons une première fois avant un stage en altitude, puis une seconde fois à la fin du stage pour calculer la capacité maximale d’absorption d’oxygène », a-t-il expliqué. Cependant, il a ajouté : « Certains l’utilisent de manière régulière pour augmenter leurs performances. Cela n’est pas acceptable et devrait être interdit par l’Agence Mondiale Antidopage (AMA). »

Monoxyde carbone : des risques pour la santé non négligeables

Au-delà des enjeux sportifs, l’usage du monoxyde de carbone pose de sérieuses questions de santé. L’Union Cycliste Internationale (UCI) a rappelé en décembre que l’inhalation répétée de ce gaz hors cadre médical peut entraîner des effets secondaires graves :

• Maux de tête

• Fatigue

• Nausées et vomissements

• Douleurs thoraciques

• Difficultés respiratoires

• Perte de conscience

Ces risques renforcent les arguments en faveur d’une interdiction stricte. L’UCI doit d’ailleurs discuter de cette question lors de sa prochaine réunion, prévue du 31 janvier au 1er février 2025 en France.

L’appel à l’action de Vingegaard contre le dopage

Pour Jonas Vingegaard, cette méthode, bien que techniquement légale, brouille les lignes entre innovation technologique et dopage. « Le sport doit être équitable. Chaque coureur doit avoir les mêmes opportunités, sans recourir à des pratiques qui mettent en danger leur santé ou compromettent l’intégrité de la compétition », a-t-il déclaré.

Son appel à l’interdiction reflète une prise de conscience croissante parmi les acteurs du cyclisme. Alors que le sport cherche à renforcer sa crédibilité après des décennies marquées par des scandales de dopage, la lutte contre l’utilisation abusive du monoxyde de carbone est désormais une priorité.

Un contexte de performances exceptionnelles

Les préoccupations soulevées par Vingegaard s’inscrivent dans un contexte où les performances des meilleurs coureurs suscitent de nombreuses interrogations. En 2024, son rival slovène Tadej Pogacar a marqué l’histoire en remportant le Giro d’Italia, le Tour de France et les championnats du monde sur route, un exploit rarement réalisé.

« Je comprends les doutes autour de ses performances, mais il a établi de nouveaux standards que nous devons désormais atteindre », a déclaré Vingegaard. Bien qu’il ait terminé deuxième du Tour de France 2024, à plus de six minutes de Pogacar, le Danois reste confiant quant à ses capacités. « Le fossé entre nous n’est pas si grand. Si je n’avais pas été victime d’un accident, je pense que j’aurais pu mieux rivaliser. Chaque détail compte pour gagner la Grande Boucle. »

Le futur du cyclisme avec ou sans monoxyde de carbone

L’utilisation du monoxyde de carbone soulève des questions éthiques, médicales et sportives qui vont bien au-delà de la carrière de Vingegaard. Ce débat met en lumière la nécessité pour les instances dirigeantes de clarifier les limites entre innovation et tricherie.

Alors que l’UCI et l’AMA sont appelées à agir, le message de Jonas Vingegaard résonne comme un avertissement : préserver l’intégrité du cyclisme nécessite une vigilance constante et des mesures adaptées aux défis modernes. Le verdict sur le monoxyde de carbone est attendu dans les semaines à venir.