Le peloton masculin du Tour Down Under 2025 est confronté à un changement majeur des règles de ravitaillement imposé par l’Union Cycliste Internationale (UCI). Qualifié de « changement sismique » par le directeur de course Stuart O’Grady, ce règlement vise à améliorer la sécurité et a été officiellement adopté le 1er janvier 2025.
Des zones de ravitaillement définies
Selon les nouvelles dispositions, les organisateurs doivent installer des zones de ravitaillement officielles tous les 30 à 40 kilomètres. Les équipes ne peuvent plus fournir de nourriture ou de boissons en dehors de ces zones délimitées. De plus, les soigneurs responsables du ravitaillement doivent détenir une licence UCI et porter des vêtements officiels de l’équipe.
Cette modification tardive, annoncée le 23 décembre 2024, a posé des problèmes logistiques aux organisateurs du Tour Down Under, première course de la saison WorldTour. « C’était une règle de dernière minute qui a eu un impact considérable sur l’organisation », a déclaré Stuart O’Grady.
Une flexibilité bienvenue
Face aux inquiétudes des équipes, l’UCI a montré une certaine souplesse. Les équipes ont proposé des solutions, notamment l’ajout de points de ravitaillement supplémentaires dans des endroits stratégiques. Par exemple, sur certaines étapes comme celle de Willunga, des ajustements ont été faits pour permettre un ravitaillement supplémentaire lors des tours successifs.
Neil Stephens, directeur sportif de Bahrain Victorious, a salué cette approche pragmatique : « Nous avons travaillé avec l’UCI et les organisateurs pour trouver des solutions bénéfiques pour tout le monde. »
Les implications pour les équipes et les coureurs
Les équipes doivent repenser leur stratégie. Avec moins de points de ravitaillement au bord de la route, les coureurs devront davantage se ravitailler directement auprès des voitures d’équipe. Cela augmente la charge de travail des directeurs sportifs et des chauffeurs. Comme l’a expliqué Tom Southam, directeur sportif d’EF Education-EasyPost : « Nous devons doubler nos efforts pour assurer l’approvisionnement en bidons. Cela modifie également le rythme de course. »
Mark Renshaw, directeur sportif de XDS-Astana, a noté que les nouvelles règles simplifient certains aspects logistiques. « Avec des zones fixes, il est plus facile de coordonner les soigneurs. Cela réduit le besoin en personnel et en matériel sur la route. »
La sécurité en ligne de mire
L’un des objectifs principaux de cette réforme est d’améliorer la sécurité dans le peloton. Les ravitaillements improvisés sur le bord de la route sont souvent à l’origine de chutes ou de ralentissements brusques. Cependant, cette transition ne se fait pas sans accroc. Lors des deux premières courses de la saison, des chutes en fin de parcours ont mis en lumière les risques persistants, notamment lors de la classique pré-épreuve du Tour Down Under.
Michael Rogers, ancien responsable de l’innovation à l’UCI, estime que la sécurité n’a pas progressé au même rythme que les avancées technologiques et de performance dans le cyclisme. Il plaide pour une éducation accrue des acteurs du sport.
Perspectives futures
Le Tour Down Under offre un environnement relativement contrôlé pour tester ces nouvelles règles. Cependant, leur application dans des courses plus complexes, comme les classiques belges, sera décisive. « En Europe, la mise en œuvre sera plus difficile à cause des routes étroites et des conditions changeantes », a souligné O’Grady.
Les équipes et les organisateurs semblent déterminés à travailler ensemble pour adapter ces nouvelles normes et garantir une compétition sûre et équitable.